Fox Glacier

2 février 2018

Après une nuit un peu mouvementée, nous nous réveillons. Au-dehors, l’activité se fait sentir. Nous entendons des discussions et décidons de rester enfermé dans le campervan et au lit encore un peu. Peu de temps après nous entendons un bruit d’hélice assez fort et de vive acclamations au-dehors, nous regardons dehors en poussant un rideau et voyons la foule se diriger vers un espace dégagé au sol où un hélicoptère semble vouloir se poser. De l’hélicoptère sort un policier et quelques maigres rations, pour beaucoup ce sera le premier repas depuis 24h. Un de nos camarades est évacué car il a la cheville casée. Nous décidons de retourner au campervan afin de déjeuner en paix derrière les rideaux, pour tout dire nous étions un peu mal alaise d’avoir de quoi manger pour nous mais pas assez pour les autres.

Le temps passe mais rien ne change. D’autres hélicoptères tournent et passe au-dessus de nous, sûrement des personnes pour les réparations. Quelques gens regardent les hélicoptères en espérant un peu plus de vivre et sont amèrement déçu de ne pas les voir venir vers nous. Finalement un hélicoptère tourne au-dessus de nous et fait mine de vouloir atterrir, nous allons vers la zone d’atterrissage et voyons un caméraman sortir, nous faisons demi-tour et allons lire dans le campervan. Une personne se fait interviewer (juste à côté de sa voiture en face de la notre, nous sommes donc probablement passé au info) et en veut à la terre entière. Certaines de ses remarques sont pertinentes d’autres vraiment pas. Vers 13 heures la voiture de luke (le monsieur des routes qui nous a garé avant de rejoindre le second groupe puis récupérer le lendemain) revient suivie d’une voiture que nous ne connaissons pas, l’heure de la libération est arrivée.

Tout le monde démarre sa voiture et se retrouve à l’arrêt car un policier prend en photos plaque d’immatriculation, pièce d’identité et un portrait pour chaque personne du véhicule. Après 15 minutes il est enfin temps de partir, nous allons rejoindre Fox Glacier qui n’est qu’à 7 kilomètres de là. Sur la route nous apercevons les dégâts de la tempête, des arbres en travers de la route tronçonné, des coulées de boues sur les 2 voies, et des fils électriques arrachés.

Une fois arrivé et garé en ville sur le bord de la route, nous allons au wealth center, où nous avons droit à une boisson chaude et pour les premiers arrivé une part de gâteau. On nous informe alors que toutes les routes sont fermées, que peut être nous pourront retourner à Franz Joseph dans la soirée mais que l’autre route ne sera pas ouverte avant 2 ou 3 jours. Qui plus est la ville n’a plus d’électricité et les antennes de téléphonie mobile n’ont plus d’électricité depuis la matinée. Nous ne pouvons communiquer avec le monde extérieur. Nous décidons de marcher un peu dans la ville. Beaucoup de commerces sont ouvert car fonctionnant avec des générateurs de secours. Seul les paiements en espèce sont acceptés, heureusement il nous reste de la monnaie. Nous sortons de la ville à pied pour aller voir le glacier Fox.

La journée passe, je finis mon livre entamé la veille. Les panneaux d’information ne changent pas, les routes restent fermées. 18h arrive. On vient nous dire que la route restera fermée pour la nuit, qu’à 7 heures demain aura lieu une réunion pour nous informer de l’évolution des routes. On nous informe aussi que nous pouvons aller sur un parking transformé pour l’occasion en camping pour véhicule autosuffisant.

Nous allons au parking du lac Matheson. Nous nous garons. Puis décidons d’aller faire un petit tour au bord de lac miroir dont on nous a venté la beauté. Après 20 minutes de marche nous pouvons observer dans le lac le reflet de la chaîne des alpes du sud abritant le plus haut sommet de Nouvelle-Zélande, le mont Cook/Aoraki de 3754m. Rien à dire, là. Ça vaut bien la journée de la veille, coincé sur le bord de la route.

Après un couché de soleil comme seul Aotearoa sait les faire, nous nous couchons. Entourées de véhicules autonomes nous nous endormons plus facilement sans avoir un peu honte d’être avantagé par rapport à nos voisins.